Université : une rentrée en présentiel pour un nombre limité d'étudiants

Ce lundi 4 janvier 2021, quelques étudiants ont pu reprendre le chemin de la fac alors que les autres doivent attendre la fin du mois.

Les étudiants inscrits en première année, étrangers, en situation de handicap ou de précarité numérique notamment ont repris ce lundi le chemin de la fac. Crédit photo : Bruno LEVY
Les étudiants inscrits en première année, étrangers, en situation de handicap ou de précarité numérique notamment ont repris ce lundi le chemin de la fac. Crédit photo : Bruno LEVY

    Par Thomas Poupeau

    «Ce n’est pas safe vu comme le virus circule» : à l’université, une reprise chahutée. La rentrée ce lundi 4 janvier a été marquée par le retour au compte-gouttes des étudiants les plus fragiles et l’organisation de partiels contestés pour des raisons sanitaires.

    De l'avis général, « c'est une rentrée compliquée ».

    Ce lundi, comme annoncé juste avant les vacances de Noël par Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, une petite partie des étudiants a pu reprendre le chemin de la fac. Par groupe de dix maximum, les étudiants considérés comme « vulnérables » — inscrits en première année, étudiants étrangers, en situation de handicap ou de précarité numérique — ont de nouveau été accueillis par leurs profs.

    « L'objectif, c'est qu'ils renouent avec leur cursus universitaire, tout en respectant la distanciation sociale », précise-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. Problème : pour certains, ce dispositif est une usine à gaz. Et des universités ne pourront pas le mettre complètement en application.

    C'est par exemple le cas à Nanterre (Hauts-de-Seine) : « Nous avons reçu une circulaire juste avant les vacances. C'est à nous d'identifier les élèves jugés vulnérables, de voir comment les professeurs peuvent les accueillir à dix en présentiel, puis passer à un cours en distanciel devant 400 élèves. Et tout ça, sans bousculer les emplois du temps. On verra si c'est possible au cas par cas, mais nous ne sommes pas optimistes. »

    LIRE AUSSI > Confinement : la grande détresse des étudiants

    Rentrée « difficile », confirme Guillaume Gellé, vice-président de la Conférence des présidents d'université (CPU), mais essentielle pour les plus fragiles. « Ce dispositif correspond à des demandes de la CPU, qui a voulu tirer le signal d'alarme par rapport aux étudiants en difficulté », appuie-t-il. « On a observé que le ressenti du confinement était mieux appréhendé par ceux qui ont eu un contact avec leur fac, explique Guillaume Gellé. Dans l'idéal, chaque étudiant doit pouvoir rapidement retourner physiquement à l'université, dans une mesure qui reste à définir. »

    Pour Paul Mayaux, président de la Fage, le premier syndicat étudiant, ce retour en fac sélectif pose un problème de discrimination. « Avec des groupes de dix étudiants identifiés de manière arbitraire, vous en laissez d'autres sur le carreau, juge-t-il. Sans compter que certaines facs ne l'appliquent pas. »

    Un blocus envisagé à Créteil

    Autre difficulté pour cette rentrée anticipée : les partiels en présentiel. Ainsi, ce lundi, des mobilisations ont eu lieu dans plusieurs universités, notamment à la Sorbonne (Paris) et à Créteil (Val-de-Marne), où un blocus est envisagé, ce mardi, par des étudiants. Objectif des mécontents : dénoncer le risque potentiel de contamination durant un examen en présentiel.

    « On va être assis les uns à côté des autres, se croiser, prendre les transports… Ce n'est pas safe vu comme le virus circule, juge Mehdi, étudiant en première année de droit à Créteil. Quand on revient dans nos familles, on n'a pas envie de ramener le virus. »

    Partiels / examens à la fac en présentiel dès le 4 janvier

    Cette crainte d' attraper le Covid durant des examens existe un peu partout, confirme Paul Mayaux : « On a sondé des facs de toute la France. Or, pas mal d'étudiants ne sont pas venus passer leur partiel ce lundi. Ce n'est pas la seule, mais la peur de la contamination est l'une des explications. »

    Dans certains cas, l'organisation d'examens dans l'urgence a aussi abouti à d'inquiétants regroupements. Notamment le temps de la pause déjeuner : « Le partiel était bien organisé, avec une distance entre chacun, raconte Yohann, 18 ans, étudiant en première année à l'Institut catholique de Paris, au sortir d'un partiel, ce lundi après-midi. Mais à midi, on nous a ouvert une salle trop petite pour manger. C'était le seul endroit chauffé, et comme les restaurants sont fermés, on s'y est entassés ! »

    Qu'en dit le ministère ? « L'organisation des examens dans l'enseignement supérieur suit les recommandations de la cellule de crise interministérielle qui, elle-même, s'appuie sur l'évolution de la situation sanitaire. », explique une porte-parole de Frédérique Vidal.

    La préconisation officielle est donc, « chaque fois que cela est possible », de « maintenir les examens en présentiel », en mettant en place « un protocole sanitaire très rigoureux […], imposant un strict respect de la distanciation sociale entre les étudiants lors des examens, et la nécessité de garder le masque pendant toute l'épreuve ».

    Réouverture des universités pour tous : prochaine étape le 20 janvier ?

    Côté calendrier, la prochaine étape concernant le retour de tous les étudiants dans les universités pourrait se faire dès le 20 janvier, indique le ministère, « en fonction de la situation sanitaire ». Il s'agirait des étudiants de première année, dans un premier temps pour les travaux dirigés.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    L'École Sécurité C-SRD
    Défense / Fonction Publique
    Paris
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1