Universités bloquées : comment les facs vont noter leurs étudiants

Plusieurs universités ont été contraintes d’annuler les examens sur table à cause des blocages. Pour noter les étudiants, nombre d’entre elles ont dû modifier les modalités des partiels.

Universités bloquées : comment les facs vont noter leurs étudiants

    « Tous les examens seront tenus ». Un mois après la mise au point d’Emmanuel Macron, qui avait indiqué sur TF1 qu’il n’y aurait pas de « diplômes en chocolat dans la République », le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a de nouveau repoussé ce mardi l’hypothèse de l’annulation des partiels dans les universités.

    La menace est pourtant réelle : lundi encore, Lyon 2 et Paris 8 ont dû renoncer à toutes les épreuves sur table de fin d’année. Pour éviter que leurs étudiants se retrouvent sans notes, les universités bloquées ou simplement perturbées ont donc d’ores et déjà imaginé des solutions alternatives aux classiques évaluations sur table. Avec plus ou moins de succès.

    Délocaliser l’examen

    Plusieurs facultés ont fait le choix d’examens hors les murs. Pour un bilan contrasté. Dans de nombreux cas, les centres délocalisés ont à leur tour été bloqués par les manifestants. Lundi, la direction de Paris 8 a ainsi choisi d’annuler les partiels qui devaient se tenir dans un centre d’examens délocalisé à Saint-Ouen, après son blocage par des étudiants grévistes. A Arcueil, les examens délocalisés de Nanterre n’ont pas pu se tenir non plus, pas plus qu’à Marseille.

    D’autres ont toutefois pu passer leurs examens.

    C’est le cas des étudiants nantais, conviés à Rezé, à quelques kilomètres de leur université de rattachement. Selon France 3 Pays de la Loire , malgré la présence de quelques manifestants et l’intervention des forces de l’ordre, les 800 étudiants convoqués ont bien pu plancher sur leurs examens en sciences humaines et sociales. Les étudiants de Tolbiac ont eux aussi pu finalement passer leurs examens mais pour ça, ils ont dû se rendre à Rungis, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris. Problème : le centre d’examens privé n’étant pas très bien desservi, certains des 18 000 étudiants de l’université parisienne ont préféré dormir sur place .

    Les devoirs maison

    Autre solution, les devoirs maison (DM), régulièrement donnés aux élèves tout au long de l'année. A Nanterre, des DM seront donnés aux élèves dont les épreuves n'ont pas pu se tenir. « Dans le contexte exceptionnel qui est le nôtre, cette solution me paraît garantir les meilleures conditions possible de validation des examens », explique le président de l'université. Pour les partiels qui ne peuvent pas être validés par des devoirs maison, Jean-François Balaudé souhaite organiser des « oraux, épreuves en lignes écrites et en temps limité, mini-mémoires ou encore QCM en ligne, en fonction des choix pédagogiques des enseignants et en respectant un délai de convocation de cinq jours pour les épreuves en temps limité, afin de permettre aux étudiants de disposer du temps d'anticipation indispensable », écrit-il.

    Cette solution des DM est notamment à l’étude à Paris 8, comme l’a indiqué au Parisien une responsable de l’UFR de psychologie.

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    Faire passer l’examen sur Internet

    Passer son oral de français devant sa webcam,

    c’est possible. A Montpellier, où le site est resté bloqué plusieurs jours en mars , le président de l’université a décidé de miser sur le numérique pour les partiels. « Sur les 800 examens, on va en avoir 780 en ligne », a chiffré Patrick Gilli, interrogé par Midi Libre . « Faire passer des examens à distance, c’était innovant et pédagogiquement intéressant. Par exemple, la capsule où l’on peut s’enregistrer et poster ensuite sa vidéo comme une réponse à un sujet a séduit », explique-t-il, alors que des examens en ligne y ont déjà eu lieu.

    Mais comment éviter la triche, la crainte de nombreux enseignants ? « Les sujets ont dû être réfléchis de manière à faire appel davantage à la réflexion qu'à la récitation de questions de cours […], ce pour éviter la triche et la trop grande facilité », répondait Laure Echalier, vice-présidente de l'université, sur Franceinfo. « Il y a des techniques qui permettent de reconnaître et d'assurer que le jeune est bien en face de son ordinateur. C'est assez difficile de tricher parce qu'on arrive à contraindre le temps, à s'assurer que l'étudiant est bien derrière son ordinateur et on peut varier l'ordre des questions », explique de son côté Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d'université (CPU) et président de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée. Le logiciel Moodle, sur lequel les étudiants déposent leurs travaux, permet également aux universités d'avoir accès au taux de connexion des étudiants, comme le rappelle le site des Inrocks.

    Le contrôle continu

    Dernière possibilité permise par le règlement, avec les devoirs maisons, les oraux et les examens à distance, le contrôle continu. C’est la solution choisie, en plus des devoirs maisons, par l’université Lyon 2, qui vient d’annoncer l’annulation de tous ses examens sur table. « La session d’examens ne pouvant se dérouler dans des conditions acceptables […] et face au risque de voir le scénario de ce matin se reproduire les prochains jours, nous avons décidé de ne pas tenir les épreuves sur table prévues entre le 15 et le 29 mai », a-t-elle expliqué dans un communiqué. Elle précise que des « alternatives » ont été mises en place, comme le contrôle continu.

    Aurélie Sipos

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