Universités : le gouvernement confirme la fin du tirage au sort

Le Premier ministre et les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur ont détaillé ce lundi les mesures pour réformer l’accès à l’université.

Les étudiants choisiront leur orientation via une nouvelle plateforme numérique. Ian HANNING/REA
Les étudiants choisiront leur orientation via une nouvelle plateforme numérique. Ian HANNING/REA

    Une meilleure orientation des élèves, des moyens pour alléger la facture de rentrée des étudiants et améliorer leurs conditions de vie ... La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et le Premier ministre, Edouard Philippe, ont annoncé ce lundi une batterie de mesures pour l'accompagnement de sa réforme de l'accès à l'université, dont le Parisien révélait les contours dès dimanche.

    Cela suffira-t-il à tuer dans l'oeuf toute contestation du projet du gouvernement, qui dans un savant équilibre, introduit au nom du principe de réalité, et sans vraiment l'avouer, une forme de sélection à l'université, en tout cas dans les filières en tension ?

    Lors de la présentation de ce Plan Etudiants, Edouard Philippe a pointé les «graves dysfonctionnements » et le « naufrage » d'un système « sélectif, brutal et profondément inégalitaire », dépassé par la « massification » de l'accès aux études post-bac.

    Un milliard d’euros sur 5 ans

    Pour remédier à cela, le gouvernement s'engage à investir près d'un milliard d'euros sur le quinquennat, a indiqué la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

    Quelque 450 millions proviennent du grand plan d'investissement et seront consacrés à la transformation du premier cycle universitaire (licence), auxquels s'ajouteront 500 millions d'euros sur la durée du quinquennat.

    La fin du tirage au sort confirmée

    Lors de la phase de concertation, le gouvernement a pris soin de ne pas employer le terme de «sélection » à l'entrée du parcours choisi par le bachelier. « Je n'ai jamais eu peur du mot sélection », mais « entre la sélection brutale et le tirage au sort, il existe une palette de solutions beaucoup plus souples, plus humaines et plus intelligentes », rappelle le Premier ministre.

    Si le principe général de la réforme consiste à donner le dernier mot à l'étudiant et lui garantir un droit à la poursuite d'études supérieures, il sera possible pour les universités, en dernier recours, quand le nombre de places dans une licence est insuffisant par rapport à la demande, de refuser l'accès à certains étudiants.

    Jusqu'ici, au nom de l'égal accès à tous, cette barrière avait pris la forme d'un tirage au sort, à l'aveugle, par l'algorithme de la plateforme admission post-bac (APB). Désormais, « les candidats seront retenus sur la base de la meilleure adéquation entre leur projet, leur parcours et la formation proposée », explique Frédérique Vidal. « On leur garantira une proposition la plus proche de leurs voeux », ajoute-t-elle.

    En clair, les facultés auront accès aux dossiers scolaires des candidats, et pourront admettre en priorité les meilleurs bacheliers. Mais - c'est tout l'équilibre de la réforme annoncée - si un étudiant souhaite s'orienter dans une filière alors que l'université estime que son parcours semble mal adapté, il se verra proposé un accompagnement pédagogique particulier, comme des modules de remise à niveau. « Lui rendre service, c'est lui proposer un parcours adapté, martèle le Premier ministre. C'est la différence entre un droit déclaré, et un droit effectif à réussir dans la filière choisie. »

    Assurance santé et bourses

    Frédérique Vidal a par ailleurs annoncé deux mesures concernant les conditions de vie des étudiants. En matière d'assurance santé, ceux-ci seront notamment rattachés au régime général de la Sécurité sociale dès 2018. «Notre système de Sécurité sociale ne marche pas bien. Nous supprimerons la cotisation que (les étudiants) payent et nous transférerons au régime général la Sécurité sociale des étudiants », a-t-elle déclaré. Autre engagement : les boursiers toucheront leur allocation le 5 de chaque mois.

    Grand chambardement dans les lycées

    La réforme promet aussi un grand chambardement dans les lycées, avec un plan d'amélioration de l'orientation scolaire des élèves de Terminale. Chaque classe aura deux professeurs principaux, et deux « semaines de l'orientation » seront organisées, avant Noël, et avant les vacances d'hiver. Reste à savoir comment se mettront en musique ces mesures, qui exigent de doubler en un mois le nombre de professeurs principaux dans les classes de Terminale, et de recruter en guise de renforts des jeunes en service civique, formés à l'orientation et capables de renseigner efficacement les élèves.

    Christel Brigaudeau et Sebastian Compagnon

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