Universités : réviser les partiels malgré les blocages

Des étudiants de Tolbiac à Paris s’organisent pour se remettre dans une ambiance de travail alors que les examens se profilent et que leur fac reste bloquée.

 Malgré trois semaines de fortes perturbations, l’université Panthéon-Sorbonne espère toujours maintenir les examens, censés débuter le 2 mai.  LP / Lucas Barioulet
Malgré trois semaines de fortes perturbations, l’université Panthéon-Sorbonne espère toujours maintenir les examens, censés débuter le 2 mai. LP / Lucas Barioulet

    Aurore a pu aller en latin ce mercredi matin. « C’est un des rares cours maintenus, parce qu’il se tient dans une annexe », souffle cette étudiante de l’université Panthéon-Sorbonne, à Paris.

    Depuis le 22 mars, Tolbiac, le site principal de sa fac, est occupé par des opposants à la réforme de l’accès aux études supérieures. Un mouvement qui a entraîné la suspension de la plupart des cours pour au moins 8 000 élèves.

    Malgré trois semaines de fortes perturbations, l’université parisienne espère toujours maintenir les examens, censés débuter le 2 mai. « Cela s’annonce très compliqué, notamment en raison de la difficulté à trouver des salles, mais nous allons tout faire pour que tout se passe le plus normalement possible », promet-on dans les bureaux de cette université, où le président, Georges Haddad, a réclamé — sans succès pour le moment — l’intervention de la police pour déloger les occupants.

    Alors, à l’approche des partiels, chacun s’organise comme il peut pour se remettre dans le bain. Florent, en 2e année d’économie, consulte les vidéos mises en ligne par quelques profs non grévistes. Il parcourt aussi les annales publiées au compte-gouttes par des associations d’étudiants de Paris-I. Et pour ne pas rester seul chez lui, il va à la bibliothèque ou se retrouve « avec des potes dans des cafés pour bosser », confie-t-il. « Mais ça ne remplace pas un cours. »

    Des sessions de révisions gratuites

    Aurore a, elle, opté pour une autre solution. Elle participera ce jeudi après-midi à la première séance de révisions collectives organisée par H comme histoire, une association de sa fac. Comme elle, ils sont plus d'une centaine à s'être inscrits en quelques jours. Au programme de ces sessions gratuites organisées à quelques stations de métro de là, loin de l'agitation de Tolbiac : quatre heures de boulot autour du programme d'histoire de première et deuxième années de licence et des rappels méthodologiques.

    « Il ne s'agit pas de contrer le blocus. L'objectif est simplement de permettre à ceux qui le veulent de travailler dans une atmosphère universitaire, avec d'autres étudiants dans la même situation qu'eux, dans un lieu neutre politiquement, en l'occurrence une salle qu'on nous a prêtée », précise Guillaume Lewkowiez, en 2e année de licence et président de H comme histoire.

    De vrais examens plutôt qu’une année au rabais

    Victoria, en master 1, a accepté de donner un coup de pouce. « Tout au long de l’année, je fais du tutorat à la fac. Mais depuis l’occupation, ce n’est plus possible. Or, pour les élèves les moins autonomes, il est rassurant d’avoir un cadre », explique-t-elle. « A Tolbiac, des étudiants mobilisés contre la réforme ont également réservé tout un amphi pour permettre à ceux qui le souhaitaient de travailler », observe de son côté Sophie Jallais, maître de conférences en sciences économiques.

    Révisions ou pas, Aurore se demande si l’année ne sera pas donnée à tout le monde.

    Elle préférerait en tout cas de « vrais examens » plutôt qu’« une année au rabais, sans valeur, où tout le monde aura automatiquement la moyenne ». L’université assure que non. « Ce qui est sûr, c’est qu’on ne sera interrogé que sur les cours que nous avons eus », rappelle Florent, tout en regrettant « des pans entiers du programme qui ne seront jamais rattrapés mais dont certains acquis seront nécessaires pour réussir l’année d’après. »

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    L'université de Tolbiac Paris-1 est bloquée par des opposants à la réforme de l’accès à l’université depuis le 26 mars. Mais les étudiants ont-ils vraiment le droit de faire grève ? Delphine Meillet, avocate au barreau de Paris, nous éclaire sur le sujet.

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