Ces dernières années, les week-ends d’intégration ont été largement décriés, parfois interdits, et sujets à de nombreuses rumeurs non documentées relayées parfois par les médias.
Les évènements tragiques sont placés au centre de l’attention, notamment le décès d’un étudiant lors du week-end d’intégration de la faculté de dentaire de Rennes. Pourtant, ces faits sont rares et souvent le résultat de comportements isolés. Organiser un WEI (prononcer “oueille”) implique de grandes responsabilités. Pierre Kisterman, fondateur du site Planète WEI , en a fait son métier. Il nous fait part de son expérience pour rétablir, selon lui, les vérités et les récentes évolutions de ces séjours pas uniquement fait d’excès…
Les week-ends d’intégration sont désormais très encadrés
Depuis quelques années, les étudiants ne fonctionnent plus en roue libre en ce qui concerne l’organisation des WEI. De nombreuses grandes écoles l’ont compris: Il ne faut pas interdire les week-ends d’intégration (comme l’a fait l’INSEEC Bordeaux), dont le but premier est de créer de la cohésion sociale entre étudiants. Il faut toutefois mieux les encadrer afin d’assurer la sécurité de tous et préserver l’image de l’école.
Le WEI n’est plus une beuverie chaotique. Dans certaines écoles, un contrôle strict est exercé par l’administration. Entre autres, fouille des sacs à Neoma, contrôle des commandes d’alcool à HEC, quotas d’agents de sécurité (comme à l’ECE) et, si besoin, exclusion des étudiants au comportement jugé inapproprié comme il est déjà arrivé dans des écoles. Les campings et lieux d’accueil ont quant à eux pris pour habitude d’imposer des cautions élevées, de fait les dégradations ayant fait scandale par le passé ne sont plus de mise.
Le WEI est devenu un vrai moment de partage
Tout est mis en œuvre afin que les WEI redeviennent des moments privilégiés de rencontre et d’échange entre étudiants afin de diffuser les valeurs de l’école et renforcer les liens au sein de la promotion. Dans certaines écoles, j’ai vu des initiatives qui allaient encore plus loin dans cette philosophie. Lors des week-ends d’intégration de Centrale paris, l’ENSTA, l’EDC, l’ECE les professeurs et le directeur de l’école sont invités à se joindre aux festivités, l’EFREI en profite pour organiser son forum associatif et l’IUT Lyon 1 a même fait du WEI un projet tutoré et noté.
Le bizutage appartient au passé
Le bizutage est un délit puni par la loi. Les actions de préventions sont de plus en plus nombreuses pour responsabiliser les étudiants, afin qu’ils différencient entre blagues potaches et comportements humiliants ou dégradants. Et cela fonctionne : chez Planète WEI, les BDE sont responsabilisés en amont du jour J. En 7 ans d’activité, je n’ai jamais vu d’actes humiliants imposés aux étudiants. Cela se limite aux traditionnelles batailles de farine et d’œufs, souvent pratiqué par les écoles du milieu médical et paramédicale (école d’ostéopathie tel que ESO paris et d’ergothérapie tel que l’ADERE).
La sécurité est une priorité
Je ne le nie pas, la consommation d’alcool demeure une composante des WEI, ces derniers étant somme toute un moment festif synonyme de découverte pour des jeunes tout juste entrés dans la vie étudiante. Mais n’est-il pas préférable que ces derniers soient ivres en présence d’une équipe de secouristes plutôt qu’à une soirée improvisée entre amis ?
De plus, les tragédies et scandales de ces dernières années ont responsabilisé les BDE qui sont aux aguets pour repérer et maîtriser les potentiels éléments perturbateurs au moindre signe de danger.
Il est clair qu’un week-end d’intégration ne s’improvise pas, il faut pour cela s’entourer de professionnels. C’est ce que j’ai cherché à faire dans mon travail, soit donner un cadre à une activité qui ne l’était pas, afin que les WEI demeurent un moment festif entre étudiants fait d’amusement sous l’oeil de professionnels formés à la sécurité.
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