WEI annulés ou limités : morne rentrée dans les grandes écoles

Crise sanitaire oblige, la majorité des grandes écoles et des universités ont dû revoir de A à Z le déroulé habituel de leurs semaine et week-end d’intégration.

Contrairement à beaucoup d'autres écoles, CentraleSupélec a réussi à maintenir son week-end d'intégration - au prix de nombreuses mesures barrières -  crédit photo : @CentraleSupélec
Contrairement à beaucoup d'autres écoles, CentraleSupélec a réussi à maintenir son week-end d'intégration - au prix de nombreuses mesures barrières - crédit photo : @CentraleSupélec

    Crise sanitaire oblige, la majorité des grandes écoles et des universités ont dû revoir de A à Z le déroulé habituel de leurs semaine et week-end d’intégration.

    "La crise sanitaire ? C'est le premier sujet dont nous parlons quand nous nous retrouvons entre responsables d'établissement !". Ainsi parle François Bouchet, directeur général de l'Ecole Polytechnique, et président de la commission vie étudiante au sein de la Conférence des grandes écoles (CGE). En pleine période de rentrée universitaire, le regain de circulation du virus de la Covid-19 a en effet entraîné une cascade d'annulations. Pour la plus grande déception des jeunes concernés, et des responsables des écoles : "Nos étudiants choisissent les grandes écoles notamment parce qu'ils savent qu'ils vont y avoir une vie sociale très riche, souligne le directeur de l'X, mais c'est justement cette vie sociale qui induit un risque de contamination, c'est donc quelque chose qu'ils ne sont pas prêts de connaître cette année, hélas".

    Ainsi à la mi-septembre, plusieurs grandes villes placées en zone d’alerte renforcée étaient touchées par les interdictions de fêtes étudiantes : Bordeaux, Grenoble, Lille, Montpellier, Nice, Paris et sa proche banlieue, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse… Une très mauvais nouvelle pour les étudiants, notamment ceux de première année, chez qui les soirées d’accueil et autres week-ends d’intégration sont toujours très attendus. Justification du ministre de la santé pour mettre en place ces interdictions : ces soirées pendant lesquelles on mange et on boit ne permettent généralement pas le maintien des fameux gestes barrières, dont le port du masque et la distanciation physique. Face à la circulation accélérée du virus et à l’augmentation du nombre de clusters chez les étudiants - une vingtaine d’établissements concernés, au 30 septembre, selon la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal - le gouvernement a donc préféré prévenir que guérir.

    WEI annulés, rentrée gâchée

    Du côté des étudiants, on fait grise mine, mais les plus raisonnables s’adaptent : “Il y a une grande frustration chez les étudiants qui ont vu leurs WEI annulés reconnaît Etienne Loos, étudiant à Skema et président du tout nouveau Bureau national des élèves des écoles de management (BNEM). Les week-ends d’intégration et les soirées d’accueil sont vraiment un moment très important de la vie étudiante, on passe des semaines à les organiser, mais cette année il a bien fallu faire avec le principe de réalité, pour organiser des rentrées “Covid Friendly”. Il nous semble évident que les contaminations entre étudiants ne se sont pas produites en cours, mais lors de soirées en appartement. Les BDE doivent donc montrer l’exemple pour ne pas prendre de risques”.

    Dans chaque établissement, qu'ils soient en zone rouge, jaune ou verte, des consignes sanitaires ont donc été listées, avec des conséquences variées sur les évenements festifs de rentrée. Ainsi, exemples parmi tant d'autres, à Telecom Sup Paris, l'EM Normandie, ou à Sciences po Lille, les traditionnelles semaines d'intégration animées par les anciens pour les petits nouveaux ont été annulées. Nombre d'évènements associatifs de rentrée ont été interdits par les écoles, ou limités à 50 ou 100 participants. Même les tribunes étudiantes, ces conférences avec des invités prestigieux organisées par les associations se sont adaptées, avec des jauges réduites : à Skema, la conférence d'Alexis Corbière organisée par l'association étudiante Pourparlers la semaine dernière s'est ainsi déroulée devant une petite assemblée, complétée par une diffusion en direct sur Internet.

    Week-end d'intégration de Centrale Supelec à Perpignan - crédit photo : @CentraleSupélec

    Masques pour tous : certaines écoles réussissent à maintenir leurs événements

    D'autres établissements ont plus ou moins réussi à maintenir des évènements festifs qui permettent de briser la glace, notamment ceux qui s'y sont pris très tôt, avec ici une chasse au trésor en extérieur et en petit groupe, masqués, ou même un "vrai" WEI, comme a réussi à le faire Centrale Supelec. Un week-end organisé début septembre à Perpignan, en accord avec la préfecture des Pyrénées Orientales avec masques obligatoires, visite des forces de l'ordre, et mise en place de "carrés VIP" limités à 10 personnes.

    Mise en place de "carrés VIP" limités à 10 personnes - crédit photo : @CentraleSupélec

    A Polytechnique, prestigieuse école qui ne plaisante pas avec l’intégration et les traditions, il a également fallu revoir à la baisse les festivités de rentrée, comme l’explique François Bouchet : “Pour l’instant les associations de l’école n’ont pas repris leurs activités. La semaine d’incorporation, très importante pour la transmission des traditions de l’école, avec notamment les repas bi-promotion, qui permettent aux nouveaux et aux anciens de faire connaissance, a été restreinte au strict périmètre des élèves officiers - les autres étudiants n’ont pas pu y participer. Avec 560 nouveaux élèves, il était impensable de tous les réunir en ce moment, même en plein air”.

    Avant de commencer leur semaine d'intégration, tous les nouveaux élèves de Polytechnique, ainsi que les promotions 2018 et 2019, ont dû remplir un questionnaire de santé destiné à repérer les cas à risques. La soirée Nova, autre temps fort de l’intégration à l’X, avec flambeaux et pyrotechnie, a pu se tenir mais là encore en effectif réduit. Des précautions indispensables, “car les promotions vivent H24 ensemble, avec une maison et des cuisines communes” rappelle François Bouchet, qui reconnaît que ça reste “très compliqué de dire à une jeune de 20 ans qu’il ne peut pas aller faire la fête”.

    En résumé : vivement l’année prochaine !

    Sandrine Chesnel

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EM Normandie
    Logistique / Transport
    Clichy
    ISTEC
    Marketing / Communication
    Paris
    EDC Paris Business School
    Marketing / Communication
    Courbevoie