Ethologue : les missions du métier
Comme tous les métiers de la recherche, les missions de l'éthologue sont variées et dépendent de la problématique qu'il va décider de traiter. Ses missions sont donc, entre autres :
- Effectuer des recherches documentaires
- Observer et noter le comportement des animaux observés
- Récolter des données
- Synthétiser ces données sous forme de statistiques
- Analyser des résultats
- Tirer les conclusions et extraire un savoir de ces analyses
- Transmettre ce savoir via l'enseignement, le conseil, etc.
Qualités requises pour devenir ethologue
« La curiosité ! Quand on est chercheur, il faut être curieux, ce n’est pas un vilain défaut et c’est au contraire capital », s'exclame Catherine Blois-Heulin, chercheuse. De la même façon, un éthologue doit être patient pour pouvoir travailler avec les animaux, car ceux-ci ne sont pas toujours prompts à aller dans la direction qui leur est indiqué. Pour compléter le trio de tête, le docteur Blois-Heulin pointe aussi le sens de l’observation, même si ce dernier « se travaille ».
Mais ces trois qualités restent insuffisantes quand elles ne sont pas au service d’un travail appliqué et assidu. Il n’y a pas réellement de journée type pour un éthologue, qui alterne entre collecte de données auprès des espèces à l’étude, synthèse de données sous la forme de statistiques, ou encore lectures d’articles scientifiques ̶ aspect essentiel de la recherche scientifique puisque chacun contribue à enrichir la communauté de son savoir, de ses expériences en laboratoire. Les journées se suivent mais ne se ressemblent donc pas pour les représentants de cette profession pas tout à fait comme les autres.
Entre amour des animaux et rigueur scientifique
Devant l’enthousiasme de ses étudiants, Catherine Blois-Heulin tempère : « On a tous nos animaux préférés, mais l’éthologie ça ne fonctionne pas comme ça. On s’intéresse plus à la problématique qu’à l’espèce. En ce moment, beaucoup veulent travailler sur les singes, les chevaux, les dauphins et les félins. La démarche n’est pas la bonne. En ce qui me concerne, l’unité de recherche dans laquelle je travaille concerne la vie sociale. Au laboratoire même, nous disposons d’étourneaux, de cailles, de singes et de chevaux. Et lorsque nous avons besoin de nous pencher sur d’autres espèces, on se tourne vers les parcs animaliers avec lesquels on crée des collaborations. Cela permet d’alléger la logistique. Mais la plupart du temps, les expériences vont concerner seulement les 5 espèces que nous avons. »
Amoureux de la nature, inutile de passer votre chemin, mais n’oubliez pas pour autant la dimension scientifique propre à l’éthologie.
Carrière et possibilité d’évolution
L'éthologue peut exercer sa profession tant dans les laboratoires que dans les amphithéâtres. Ainsi, au cours de sa carrière, il sera amené à travailler au contact d'autres enseignants-chercheurs, de scientifiques, de soigneurs animaliers, etc.
Les possibilités d'évolution varient en fonction de l'employeur (CNRS, universités...) et du parcours professionnel.
Salaire brut mensuel d'un débutant
Formations nécessaires pour devenir ethologue
Il s’agit d’un cursus assez long, axé comme suit :
Accessible depuis une Licence de Biologie des populations ou de Psychologie (sous certaines conditions pour cette dernière), le Master d’Ethologie, proposé en France à Rennes et à Paris XIII uniquement, constitue la voie royale.
Il est aussi possible de valider un Bac +5 dans la discipline en suivant un cursus dans des masters où l’éthologie est couplée à d’autres disciplines comme les neurosciences ou l’écologie. S’il est possible de s’arrêter à ce stade et postuler pour être Ingénieur d’études, le parcours conseillé poursuit sa route encore quelques années.
Il faut en effet compléter par la suite un Doctorat sur 3 ans, dans une unité de recherche, pour préparer une thèse. Et il est enfin recommandé de faire une ou deux années de post-doctorat, de préférence à l’étranger, pour pouvoir prétendre à des postes au sein du CNRS ou d’universités.
Situation du métier ethologue
L’éthologie est toutefois une filière plutôt compétitive car il y a peu de créations de postes à l’heure actuelle, et la sélection s’effectue déjà pendant les études. A titre d’exemple, Catherine Blois-Heulin note quelques chiffres : à l’université de Rennes, 97 étudiants sont inscrits en M1 cette année, alors qu’ils sont seulement 23 (maximum !) à être acceptés en M2. Et puisque le M1 n’est pas diplômant, il est important d’être très dur à la tâche pour obtenir des résultats suffisants et prouver sa motivation.