Un petit laïus qui donne la philosophie de notre manifestation et répond en totale immodestie à la question : pourquoi Les Siestes sont le meilleur festival du monde ? Parce qu’il faut quand même bien y croire sinon pourquoi se donner autant de mal :)
Plus on a le choix, plus on s’affaire aux mêmes choses.
L’accès libre, les répertoires et combinaisons infinies, la bibliothèque d’Alexandrie disponible à travers le monde... Perdus dans une quantité de possibles, l’homme et la femme du XXIe siècle s’en sont essentiellement remis aux fonctions algorithmiques qui ne savent, pour l’instant, que calculer par proximité : tu aimes ceci, tu aimeras cela. Océan du proche qui amplifie la similitude.
De la complexité du Monde, de son incroyable hétérogénéité, de son danger, on ne voit que ce qui nous ressemble, de proche en proche. Comme ces plaisanciers qui longent les côtes, toujours à vue, on est dans notre zone de confort. L’expérience de l’altérité est ainsi probablement devenue l’aventure la plus extrême qui soit. Naviguant sur les eaux calmes des chaînes radio et autres playlists personnalisées des sites de streaming, aucune chance de tomber sur une piste complètement improbable et dont nous ne saurions quoi penser. Le monde est fini. Il est connu et finalement plutôt très confortable. Plus aucun explorateur ne sera nécessaire.
Nous vivons pourtant bien dans un monde sauvage, violent même, pleins d’avis divergents, de débats rageurs, de contrastes furieux, de personnes prêtes à se faire péter la gueule pour leurs idées ou à foutre en l’air un pays entier pour avoir le sentiment d’avoir raison. Il faut bien faire avec. Il faudrait même faire plus que l’accepter, le chérir. Embrasser la diversité, le tumulte du monde. Embrasser si ce n’est notre ennemi, celui qui ne pense pas comme nous, ce voisin déprimant, ce cousin gênant, ce collègue trop con.
Mais quand est-ce que le punk à chien peut côtoyer l’étudiant bourgeois, l’altermondialiste, le nazillon, le trentenaire un peu blasé, l’ado un peu trop excité ? Quel lieu, quelle occasion permettent cette immixtion ? Nous espérons en être. Parce que rien n’est plus beau que de découvrir par hasard un nouveau continent esthétique, d’avoir l’occasion de changer d’avis, ou de s’admonester avec votre partenaire parce qu’il ou elle danse sur une musique que vous jugez passablement mauvaise.
Les Siestes n’est pas le meilleur festival du monde parce qu’il correspond exactement à votre goût, que vous allez y voir tout ce qui compte pour votre scène chérie et que vous allez y croiser toute la profession. C’est tout l’inverse. Les Siestes est le meilleur festival au monde parce qu’il invite au désaccord, parce que vous pouvez y convier votre voisin déprimant, votre cousin génant, votre collègue borné, parce que vous y découvrirez autant de styles aimés que détestés. Votre plaisir n’y étant pas garanti, tout peut arriver.
N’est ce pas excitant de ne pas savoir où l’on met les pieds ?
#SweetSixteen #SpreadTheLove #UtopiaForever
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